Des militaires qui ont eu très chaud…

 

Ce récit montre bien l'abime qu'il y a souvent pour nos équipages, entre la réalité et la théorie.

 

Cela se passe le 25/07/1979 ou le 31/07/1979 Mission Lamentin (RVT Jaguars)

(Relevés de mon carnet de vol)

Pilote commandant d’avion : L/Cl BRULE

Malheureusement, le nom des autres membres d’équipage a disparu de ma mémoire. A bord, également deux mécanos dont ma personne.

 

Nous survolons la Mauritanie depuis un moment  lorsque le leader Jaguar nous signale que des véhicules militaires non identifies, pas loin du tunnel de la voie ferrée, lors de leur passage en BA se sont planqués sous des « quéqués  ».

Sa demande est de contacter « RUBENS ROUGE »  le Cdt du détachement Lamentin qui normalement se trouve à bord du Transall survolant également la zone, pour savoir  qui sont ces « intrus » qu’il vient de survoler…

 Un Bréguet Atlantique fait aussi partie de ce dispositif.

 

Donc, l’équipage du  C135F  tente le contact radio avec  le Transall, mais, pour l’instant, silence sur la fréquence…Essais sur d’autres fréquences et par tous nos moyens radio, toujours rien…

Un moment plus tard, le leader Jaguar nous recontacte pour savoir quelle procédure appliquer envers ces véhicules planqués. Comme lui indique le nav : « pas de contact avec le patron du dispositif… »

 

Le temps passe et le leader Jaguar nous recontacte pour reformuler sa demande et nous signale qu’il ne va pas tarder a faire remonter sa patrouille pour ravitailler, mais il est très inquiet au sujet de ces véhicules planqués qui pour lui, vu qu’ils se sont cachés lors de leur survol sont donc certainement des élément du front Polisario et il a bien envie de  faire une passe de tir avant de remonter, car, ils vont sans doute se planquer dans le tunnel pendant leur ravito. Dans la radio, nous entendons le leader jag ordonner à ses pilotes de se préparer à tirer avant de remonter ravitailler.

Bien sur, toutes ces échanges radio sont normalement entendues par tous le dispositif  (C135F, Transall, Atlantique)

Un instant plus tard, une voix sortant des haut-parleurs du C 135F nous demande de communiquer aux Jag que ce sont des marocains, et surtout de ne pas tirer…Ce que notre nav communique aussitôt aux jaguars qui sans tarder montent ravitailler…

 

Le PCA semblait très remonté pour la fin de la mission, non contre nous mais au sujet de ce qui s’était passé pendant les échanges radio.

 

Nous nous reposons à Ouakam, mission effectuée et comme d’habitude, remise en œuvre de l’avion, et briefing du soir pour les missions du lendemain.

 

Et là, notre patron, le L/Cl Brulé nous dit tout simplement que le patron du dispositif avait pris le code « Pelé » de la veille et bien entendu les fréquences radios n’étaient pas les mêmes d’un jour sur l’autre.

 

Par la suite et par la bande nous avons appris que le débriefing de la mission avait été très chaud envers « RUBENS ROUGE » !

 

Quand aux marocains ils n’ont, bien entendu, jamais été informés de ce « petit problème »